provende

provende

provende [ prɔvɑ̃d ] n. f.
XIIe; lat. præbenda, adapté d'apr. les mots en pro-
1Vx ou littér. Provisions de bouche, vivres. « Le souci de sa provende relâchait sa terrible étreinte » (Genevoix).
2(XIIe « avoine »; repris 1606) Agric. Préparation de fourrage pour les moutons; nourriture donnée aux bestiaux, chevaux ou animaux de basse-cour.

provende nom féminin Aliment à base de farines de céréales et de graines de légumineuses, qu'on distribuait aux animaux à l'engrais.

provende
n. f. Préparation nutritive, pour certains animaux d'élevage.

⇒PROVENDE, subst. fém.
A.— Littér., vieilli. Provision de vivres. Un vaste réseau de circulation mondiale amène sur la table non seulement des riches citadins, mais des ouvriers et des paysans, une provende toujours croissante de légumes et de fruits (L. FEBVRE, Entre Benda et Seignobos, [1933] ds Combats, 1953, p. 96).
Loc. verb. Aller à la provende. Aller faire des provisions. Il faut aller à la provende (Ac.).
Au fig. Provision. Il allait joyeux, furieux, avec sa provende de douleur et de plaisir qu'il ne démêlait pas encore (MAURIAC, Fleuve de feu, 1923, p. 32). Son rôle est d'apporter une provende importante d'actualité toute chaude. Pour cette raison même, le journal refroidi n'a plus de goût et presque plus de sens (Civilis. écr., 1939, p. 32-3).
P. méton., DR., vx. Capital ou pension accordés par les tribunaux à titre d'indemnité. (Ds BESCH. 1845, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). P. iron. Anquetil était un pilier de la rue des Saussaies, où il allait en personne, mensuellement, toucher sa provende (L. DAUDET, Police pol., 1934, p. 101).
B.— ,,Mélange d'aliments destiné au bétail d'une ferme`` (FÉN. 1970). Les hommes assis sur des bottes de paille font des travaux de grossière vannerie (...), pour porter la provende aux bestiaux (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p. 88).
P. ext. Subsistance, nourriture pour les animaux. La jachère paraissait indispensable faute de fumier; manquant de fourrages, le paysan ne nourrissait à l'étable, pendant l'hiver, qu'un petit nombre de bêtes; le reste du temps, elles cherchaient leur provende dans les jachères, les communaux et les bois (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 31).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1050, le dér. a. fr. provenders « celui qui reçoit la provende, mendiant » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 123); cf. prébendier] ca 1135 « provision de vivres » pour une personne (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 98); 1911 fig. (GIDE, Isabelle, IV ds Œuvres, éd. L. Martin-Chauffier, t. 6, 1934, p. 213 : vous avez déjà tout regardé (...) Sans doute aurez-vous trouvé là peu de provende); 2. ca 1150 « nourriture pour un animal » [un cheval] (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 91); ca 1170 « nourriture donnée à un cheval outre le foin » (Rois, éd. E. R. Curtius, III, IV, 28, p. 119 : A tuz ces chevals truverent furre et provende); ca 1350 cette nourriture consistant en avoine (GILLES LI MUISIS, Estat dou monastere S. Martin ds Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 131 : avoit cescune nuit a avaine chincquante-sept prouvendes); 1706 « mélange de pois, de vesces et d'avoine donné aux brebis et aux moutons » (RICH.); 1869 « mélange d'aliments nutritifs propres à engraisser les bestiaux » (LITTRÉ). Du b. lat. provenda « distribution [occasionnelle] d'aliments » (787 ds NIERM.), spéc. « vivres que l'on distribue aux pauvres, aux serviteurs » (795, Capitulare de villis, L, ibid.), prob. altér. du b. lat. praebenda (prébende) d'apr. le verbe providere « prévoir, pourvoir [rem frumentariam providere, César] », FEW t. 9, p. 278a. Cf. le sens de « fourrage (pour un cheval) » relevé dans le 1er quart du XIIe s. pour la forme praebenda (NIERM.). Fréq. abs. littér. :37.

provende [pʀɔvɑ̃d] n. f.
ÉTYM. V. 1131; lat. præbenda, « avec modification de la syllabe initiale d'après les mots commençant par pro- » (Bloch); doublet de prébende.
1 Vx. Provisions de bouche, vivres. || Être en quête de provende. || Manquer de provende.
1 Mieux nourri, maintenant (…) il lui arrivait de flâner, de suivre ses pas au hasard. Cela le surprenait et le désemparait : à mesure que le souci de sa provende relâchait sa terrible étreinte, qu'il se sentait mieux assuré de vivre, son découragement augmentait.
M. Genevoix, Raboliot, IV, II.
Fig. et littéraire :
2 Ah ! vous avez déjà tout regardé, dit-il tristement. Sans doute aurez-vous trouvé là peu de provende. Que voulez-vous ? les moindres miettes je les ramasse (…)
Gide, Isabelle, IV.
2 (XIXe; « ration d'avoine donnée aux chevaux », v. 1155; « ce qu'on donne à une bête, outre le foin », 1606). Agric. Préparation de fourrage, dont on nourrit surtout les moutons à l'engrais.Par ext. Nourriture donnée aux bestiaux, chevaux ou animaux de basse-cour. || Bœufs d'élevage (cit. 1) pourvus d'une abondante provende. || Distribuer la provende aux poules.
3 Il fallut envoyer les troupeaux pâturer le long des chemins, au revers des fossés, et balayer les fenières pour fournir les rateliers d'une provende peu appétissante.
J. Taillemagre, Peine des hommes, in le Monde, 20 nov. 1956.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • PROVENDE — n. f. Provision de vivres. Bonne provende. Songeons à la provende. Il faut aller à la provende. Il est familier et peu usité. Il se dit, en termes d’économie rurale, d’un Mélange de divers aliments très nourrissants qu’on donne aux bestiaux …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

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